Maintenant que j'avais saisi l'essentiel de la démarche à accomplir, j'allais pouvoir travailler à mon rétablissement.
Les cours dispensés sont très instructifs. Bien qu'il me soit pénible de me concentrer, la salle de classe est un lieu plutôt relax en comparaison des groupes de paroles. On y apprend en détail, le fonctionnement des substances psychotrope et leurs effets à court, moyen et long terme sur le corps et le mental. On appréhende les mécanismes sournois qui mènent vers la dépendance. L'approche est scientifique, ce qui a pour effet de nous déculpabiliser. Accessoirement on réapprend à se nourrir, dans le cadre d'un cour relativement poussé d'alimentation. On constitue un classeur (assez épais) que l'on pourra emporter à la maison.
Le fitness, deux fois par semaine me fait comprendre que mon corps n'est plus qu'une ombre.
Il faut réapprendre à vivre avec un esprit sain dans un corps sain.
D'emblée, le ton est donné. Pas question de séparer la théorie de la pratique, le corps et ses émotions, le physique et le mental. Tout est lié, c'est en s'occupant un petit peu de chacun de ses aspects de notre être que l'on pourra améliorer sa santé générale.
Les bains thermaux me font un bien fou, c'est l'hiver dehors et dans mon coeur ce n'est guerre mieux. La brume et l'eau tiède du bassin me bercent, comme si je vivais une nouvelle gestation. Je me sens faible et fragile, sans défenses, mais comme un nouveau né je sais que tout va prendre du sens, ma nouvelle vie a commencé. Je suis passé par le chat de l'aiguille une seconde fois, c'est ma deuxième chance.
L'etablissement convoque ma mère, afin de la préparer un peu à ce changement. Ca a dû être impressionnant de son point de vue car après à peine trois semaines j'étais comme reprogrammé, métamorphosé. Mais plus au stade chrysalide que papillon, si vous voyez ce que je veux dire.
A ce moment-là je ne sais pas combien de temps il me faudra pour redevenir quelqu'un, pour cesser de souffrir, tout simplement. Certain disent deux ans d'autres trois, d'autres huit. Mais tous s'accordent à penser que rien n'est acquis. La rechute nous guette dès notre retour chez nous. Elle pourrait survenir à n'importe quel moment, sans crier gare ! Certains auraient même été abstinents plus de 15 ans et auraient rechuté soudainement.
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