dimanche 2 janvier 2011

L'arrivée à la fondation

J'ai fini par accepter de faire mes bagages.

Lors de l'un des entretient mensuels, l'assistante sociale m'a tendu un dépliant pour une fondation qui propose des programmes de sevrage à 100 km de chez moi.

Je dois dire que j'ai eu un peu de mal à accepter, mais d'un autre côté je sentais que je n'avais pas de réelle alternative, toutes les autres possibilités ayant échouées ou me plaisant encore moins.

Une place était disponible quelques jours plus tard. J'ai averti ma famille et j'ai fait mes bagages. Ma mère était vraisemblablement soulagée, elle qui m'avait toujours soutenu, se rendait bien compte qu'elle ne pouvait pas m'aider concrètement et qu'il fallait s'en remettre à accepter l'aide des professionnels.

J'ai décidé de prendre de l'avance sur le programme, la semaine précédant mon entrée en cure, j'ai invité des amis pour un dernier repas arrosé. Une fondue au fromage accompagnée de vin blanc. Ou plutôt du vin blanc accompagné de Fondue. C'était ma dernière cuite.

J'ai pris le train, puis le bus jusqu'à l'arrêt indiqué sur le dépliant et trainant ma valise dans la nuit tombante je me suis dirigé vers l'institution où j'allais passer le prochain mois, quasiment emprisonné.

Un petit rassemblement s'était formé sous le portique de la fondation et un occupant du bus que j'avais pris, me suivait de peu, une guitare en bandoulière et portant quelques baluchons. Les présentations se font, comme dans un club ou l'on sait que les autres ont la même passion, bien que dans ce cas, c'était plutôt le même problème. L'établissement est assez grand et l'architecture est de bon gout, ça peut paraître un point de détail, mais lorsqu'on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé, c'est plutôt rassurant. Une grosse chaine délimite l'unique zone d'accès, le bâtiment lui-même formant plus ou moins une cour en U.

Quelques instants plus tard, nous sommes accueils, par un intervenant du programme, on referme les portes derrière nous et l'on nous montre la cafétéria et l'on nous amène par groupe de deux à nos chambres. Je partage la mienne avec un gardien de prison, non pas que la fondation en soit une, mais bien parce qu'il est là pour les mêmes raisons que moi. Je suis assez mal à l'aise de devoir partager, pas seulement ma chambre, mais tout le reste avec des gens que je ne connais ni d'Adam, ni d'Eve.

Même si je flippe complètement, je sens pour la première fois que je suis entre de bonnes mains et quelque chose me dit que j'ai fait le bon choix.

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